Mettre au monde un enfant au sud et un enfant au nord, deux amis sincères et complices qui vont accomplir de grandes choses par leur complémentarité… parce que même l’ambivalence nous ajoute une valeur et une perspective sur la vie…
Mais surtout, je veux créer. Matérialiser toutes ces idées naissantes. Laisser ma trace. Rien de plus beau qu’extérioriser une partie de soi pour l’offrir au monde en partage. Cultiver ce plaisir ardent. Devenir ma priorité.
Le quotidien, les obligations et tes attentes auront usé mon diamant brut jusqu’à ce qu’il ne reste de moi que des poussières éparpillées dans la salle de lavage, mon lit froid et mes sous-vêtements dépareillés.
En plus de mes bottes, j’avais des mitaines. Je faisais ma part. Pis les gars eux-autres, en plus d’une pelle, ils avaient leur ego et leur fierté.
Rire en échos jusqu’aux collines d’à l’envers, l’autre bord d’la roche, en d’sous de la terre en glaise entière en beau en laitte en amour en tout croche. En rien, en toute.
Les Canadiens ont fini par nous mettre à la porte, crisser nos valises de victimes sur le perron, renvoyer les grenouilles socialistes dans leur mare.
Y’en a qui voulait notre mort là-bas, l’envie malsaine de nous voir nous vautrer dans nos nouveaux projets, jaloux de ne pas avoir le courage de faire de même.
Si j’étais à Montréal, j’pourrais m’perdre dans la masse jusqu’à temps de m’sentir assez p’tite pour m’effacer d’la vie un ti boutte. J’pourrais changer d’quartier, changer d’bar, changer d’épicerie, voir même changer de vie…
Jean-Benoit, c’est un nom de code pour pas que le gars se reconnaisse…
On connait maintenant le son de la tôle qui se froisse dans un manège défectueux. Le goût amer de notre vie hypothétique remplie de politesse l’un pour l’autre.