De la Gaspésie à Montréal à Rouyn-Noranda

De la Gaspésie à Montréal à Rouyn-Noranda

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Moi, j’m’appelle Josiane Cyr. J’suis une Gaspésienne qui a habité neuf ans à Montréal et qui a tout quitté pour suivre son chum en Abitibi-Témiscamingue, plus précisément à Rouyn-Noranda.

Certaines personnes disent Loin-Noranda. Moi, j’suis pas d’accord avec ça. C’est eux qui sont loin, parce que moi j’suis proche de tout. J’suis proche d’la nature, proche de mes amies, de ma famille adoptive. Bref, j’suis proche de ce que j’ai toujours voulu que ma vie ressemble.

Ça a commencé où ce périple-là?

C’est à l’aube de ma vingtaine que je l’ai rencontré ce p’tit gars-là. « J’viens d’Évain-Métal » qu’y m’a dit… Pis ça a été le coup de foudre. Hey, un grand rouquin musicien qui vient d’Évain-Métal. Ça m’en prenait pas plus pour savoir que c’te place-là, qu’on appelle l’Abitibi-Témiscamingue, ça rockait.

L’Abitibi m’a montré ses atouts pendant au moins cinq ans avant que j’fasse le grand saut. Pendant cinq belles années, cette grande brune-là m’a faite de l’œil pis un moment donner elle m’a faite un striptease. J’ai pas pu résister. J’me suis lancé. À la conquête de ma vie, j’suis partie.

J’avais peur de déménager si loin de ma famille pour une autre que j’connaissais pas; d’autres paysages, d’autres mœurs. Mais je l’ai fait, parce que mon rouquin je l’aime pis j’voulais pas vivre avec des regrets. On peut dire que c’est à ce moment précis que ma vie d’adulte a commencée.

Tsé la vie que tu prévois ton weekend, que tu prévois tes repas d’la semaine, que tu t’achètes une maison, un spa, une auto pis des REER. Tsé la vie d’adulte dont tout l’monde a peur. Ben moi, j’peux dire que j’ai jamais été aussi heureuse.

À Montréal, on était heureux aussi dans notre petit 3 ½ sur Des Érables, mais l’homme que j’ai fini par marier, lui, il lui manquait quelque chose pour être complet. C’était son Abitibi natale qui lui manquait pis ça je l’ai réalisé ici.

Je suis tombée en amour trois fois avec le même homme. Ben oui, c’est possible…

La première fois, c’était à Montréal coin Saint-Urbain et Mont-Royal. J’avais un livre biographique de Renaud dans la main, que j’avais trouvée dans les poubelles, pis ça adonne qu’il aimait ben Renaud lui aussi.

La deuxième fois, c’est quand on est arrivé à Rouyn-Noranda. Ses yeux qui brillaient m’ont permis de m’accrocher ben fort pis j’ai reconstruit ma vie. J’me suis faite des nouveaux amis; des connaissances sont devenues des personnes précieuses aujourd’hui pis l’Abitibi m’a forgé en d’dans. L’Abitibi m’a montré la bonté du monde, la bonté d’autrui que j’avais oublié. L’Abitibi m’a montré à penser et agir en collectivité; que toutes nos actions ont des causes et effets sur un paquet de choses ici. C’est ça qui est beau. Tout est relié et il y a de la place pour les projets et les rêves.

Pis la troisième fois, ben, c’est quand l’homme de ma vie est devenu le père de mon enfant. Mon p’tit bout de lumière, mon paradis sur deux pattes. J’le vois déjà me demander d’aller au Lac Flavrian pour se baigner ou encore aller s’faire emboucaner au stock car de Beaudry. J’le vois déjà virer sa première brosse au FME pis j’le vois déjà nous quitter pour Montréal. Aller voir… Juste essayer… Et revenir, comme son père l’a fait. Pis nous, on va encore être ici et je vais revoir ces yeux qui brillent.

Josiane Cyr, une Gaspésienne /Abitibienne et fière de l’être.

Josiane Cyr

Josiane Cyr

Josiane est originaire de la Gaspésie. Après plusieurs années à Montréal, elle se fait séduire par l'Abitibi-Témiscamingue et y emménage avec son chum. Elle est maintenant co-propriétaire du Pub Chez Gibb et présidente de l'Association des femmes en affaires de Rouyn-Noranda
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