On se transgenre, on se colore l’accent grave. On se balade dans nos robes, comme dans nos rêves. On se super-responsabilise quand on croise les autres qui ne nous ressemblent pas. Quand tu chantes pour vrai, ça sonne Céline Dion; quand tu danses à moitié, c’est parce que t’as pas terminé tes cours de danse Danzhé. T’es bien au-dessus de ça.
Toi t’es deux personnes en même temps, dans un seul corps. Tu colores, rembourres; te perches, t’agrandis, fais du faux du vrai. Tu changes ta voix, changes ta vie, tu te métamorphoses. Tu grimpes, te regardes dans le miroir, peintures tes paupières, te mets des faux cils. Ah, et tu te rases partout. Tu dis des filles qu’elles sont bien chanceuses de pouvoir être les reines du monde. Tu cours après le succès, mange des légumes, tu es féministe. Dans ta peau de monsieur : le corps bien gras, les poils bien noirs, la barbe à la mode, la demi-couette avec.
Cœur moteur, de mécanique huileuse. Turbo speed sur l’envie d’habiter un château. Prince charmant, beau blond sur son cheval pour brosser tes cheveux de fille pas fille; princesse Raiponce. Tu es la belle et la bête en même temps.
Ma maudite chanceuse, ton thérapeute est tombé en amour avec toi.